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SIGURD[1]
TRADITION ÉPIQUE,

J’ai peu de mots à dire sur l’essai qu’on va lire.

J’ai voulu faire pour une légende poétique ce que font les architectes quand ils reconstruisent un monument avec des ruines, ce que font les géologues et les naturalistes, quand avec quelques fragmens de roche ou quelques débris fossiles, ils recomposent une création perdue. Long-temps occupé à recueillir, et à rassembler les membres dispersés, non d’un poète, mais d’une poésie tout entière, j’ai cédé à la tentation de les rapprocher, de les ranimer s’il était possible, de sorte qu’on vît la tradition vivre, et se mouvoir au milieu de nous après l’avoir contemplée endormie sous la poussière des âges.

Dans ce travail de restauration, d’évocation pour ainsi dire, j’ai suivi surtout l’Edda, que je regarde, ainsi que je l’ai dit, comme la source la moins altérée de la tradition ; là où les Niebelungs en ont conservé quelque élément qui a péri dans l’Edda, je l’ai

  1. Voyez la première partie, livraison du 1er août.