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REVUE DES DEUX MONDES.

Neige d’hier,
Soleil d’hiver,
L’amour, la vie,
L’onde et le vent ;
À ces choses point ne te fie,
Car ces choses trompent souvent.


SIGURD.

Que ta sagesse est grande, ô Valkyrie !
Autant que toi, nul homme n’est savant,
Entre toutes, c’est toi, toi que j’aurais choisie.
Brunhilde répondit : « Et moi pareillement. »
Sigurd dit : « Il faudra qu’alors tu m’appartiennes.
— Je le veux bien, dit-elle, et j’en fais le serment
En plaçant mes mains dans les tiennes.
Mais Sigurd se leva. — Les fils d’Hunting riraient,
Eux de qui j’ai juré la mort dans ma colère,
Quand les Sagas diraient
Que Sigurd s’arrêta quelque part sur la terre,
Avant d’avoir vengé son père.


TROISIÈME AVENTURE.


SIGURD VENGE SON PÈRE.


Qu’on mette à flot mon grand serpent de mer[1],
A dit Sigurd avec un rire amer ;
Que les enfans d’Hunting vaillamment se défendent :
Faisons hâte, les loups attendent.
À la voix de Sigurd les farouches guerriers
Le long du bord rangent les boucliers,

  1. Nom poétique des vaisseaux dans le langage des Scaldes.