Et ton âme qui me déteste
Se réjouit de ma douleur.
Brunhilde, mon âme est la même,
Loin de te détester, je t’aime,
Et je voudrais pouvoir, sans manquer à ma foi,
Monter dans ta couche avec toi.
J’appartiens à Gunar, sa sœur est ton épouse ;
Demeure avec Hilda, je n’en suis point jalouse ;
Mais promise à chacun de vous,
La Valkyrie en sa demeure
Ne veut pas avoir deux époux,
Il faudra qu’un de vous deux meure.
Ô sort pesant ! ô longs regrets !
Ô Brunhilde, que je voudrais
Qu’au monde Hilda ne fût jamais venue,
Qu’au moins Sigurd ne l’eût jamais connue !
Moi je voudrais, que me font tes remords ?
De mon joug être dégagée,
De toi, Sigurd, être vengée,
Je voudrais que nous fussions morts
Un soir elle était seule et rêvait à ses maux ;
La douleur la força de prononcer ces mots :