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PREMIERE LEÇON.

ROMANS CHEVALERESQUES.


CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

Entre toutes les nations de l’Europe dont la littérature remonte un peu haut dans le moyen âge, il n’en est aucune qui ne possède des monumens épiques intéressans et originaux. — Ces monumens sont de deux espèces : les uns, strictement locaux et nationaux, ne sont guère connus que chez le peuple qu’ils intéressent, et pour lequel ils ont été faits. De ceux-là je n’ai rien à dire ; ils n’entrent point dans mon sujet ; je les en exclus dès à présent.

Les autres au contraire sont, pour ainsi dire, cosmopolites ; on les trouve chez toutes les nations de l’Europe qui ont une littérature, et partout on les trouve célèbres, populaires, et comme naturalisés. — Ils forment, dans la littérature épique du moyen âge, comme un fonds général, commun à l’Europe entière, et dont il semble, au premier coup-d’œil, que chacune puisse réclamer sa part.