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ciant contemplait une tête que l’on venait de placer dans un enfoncement de la première porte du palais impérial à Constantinople. Cette tête paraissait anciennement coupée, la peau était ridée et jaune comme un vieux parchemin. Elle avait fait un long voyage avant de parvenir jusque-là ; et pour la conserver, on l’avait salée.

Au-dessus de cette tête était un écrit ainsi conçu :

« Au nom de Dieu le clément et le miséricordieux.

« Mustapha-pacha, esclave perfide du grand-seigneur, malgré les regards de bonté que sa hautesse avait laissé tomber sur lui du haut de son étrier impérial, a mérité ce châtiment pour avoir tyrannisé et soulevé contre son pouvoir les différentes corporations de la ville d’Alep où il était gouverneur, et pour n’avoir pas su s’attirer l’amitié des tribus arabes qui habitent cette province.

« Que cet exemple soit une leçon pour les serviteurs infidèles. »


édouard disaut.