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servations non moins importantes. Les autres parties concernant l’histoire naturelle sont aussi avancées dans leur publication que le récit lui-même, et les cartes, ainsi que les planches qui accompagnent tout l’ouvrage, nous paraissent égaler en magnificence celles des expéditions de l’Uranie et de la Coquille, si supérieures à tout ce qu’on avait fait en France dans ce genre. Ce luxe est bien : il est digne d’une nation qui marche en tête de toutes les autres pour les sciences naturelles ; mais il a l’inconvénient de mettre ces ouvrages splendides à la portée d’un trop petit nombre de bibliothèques. Nous croyons donc qu’on doit savoir bon gré à M. Roret, devenu propriétaire de la partie historique, de l’avoir rendue accessible à tous, en en donnant une édition à part, qui ne diffère de l’autre que par un papier plus modeste et par le nombre des cartes et des planches, réduites à vingt des plus importantes. Tout le reste s’y trouve reproduit, jusqu’à ces petits croquis intercalés dans le texte, dont la plupart sont d’une exécution parfaite ; idée ingénieuse qui met sous les yeux du lecteur les objets dont il est question, sans l’obliger d’avoir recours à un atlas à part. Il serait à désirer que ce double mode de publication eût été suivi pour la Coquille et l’Uranie ; ces deux ouvrages eussent acquis par-là une popularité que leurs prix élevés leur permettront difficilement d’atteindre.

Ce n’est pas sans un sentiment pénible que nous passons des nobles et loyaux travaux de l’Astrolabe à ceux d’un homme dont le nom est destiné sans doute à quelque célébrité, mais d’un autre genre que celle dont il jouit en ce moment. Nous voulons parler de M. Douville et de son prétendu voyage au Congo[1]. Le succès étrange qu’a obtenu cet ouvrage en France, durerait encore dans tout son éclat, si une revue étrangère, le Foreign quarterly Re-

  1. La Revue des deux Mondes croit devoir à ses lecteurs de se justifier d’avoir accueilli, dans un de ses numéros, quelques pages de l’ouvrage de M. Douville. À l’époque où elle le fit, rien ne donnait à penser qu’un voyage, qui paraissait précédé d’un rapport favorable de la Société de géographie, pût n’être qu’un tissu de fictions incohérentes. À cette dernière donc appartient tout le blâme que peut encourir la Revue à ce sujet, et qu’elle n’est pas, d’ailleurs, la seule à mériter.