l’instruction, la désertion, les legs et donations au clergé, aux pauvres et aux écoles, les naissances illégitimes, le produit de la loterie et les suicides.
Lorsque l’on sait s’arrêter aux faits bien constatés, et les grouper de manière à les dégager de ce qu’ils offrent d’accidentel, on fait de la statistique criminelle une science aussi positive, aussi certaine que les autres sciences d’observations. Les résultats généraux se présentent alors avec une si grande régularité, qu’il n’est pas possible de les attribuer au hasard ; chaque année voit se reproduire le même nombre de crimes dans le même ordre, dans les mêmes régions ; chaque classe de crimes a sa distribution particulière et invariable, par sexe, par âge, par saison ; tous sont accompagnés, dans des proportions pareilles, de faits accessoires, indifférens en apparence, et dont rien encore n’explique le retour.
Pour montrer jusqu’où va cette fixité, cette constance dans la reproduction de faits que l’on serait porté à considérer comme n’étant assujétis à aucune loi, nous reproduirons ici quelques-uns des tableaux contenus dans le mémoire de M. Guerry.
Pour comparer à plusieurs époques la distribution des crimes dans les diverses parties du royaume, l’auteur embrasse à la fois un certain nombre de départemens, de manière à affaiblir l’influence des causes accidentelles. Il divise donc la France en cinq régions naturelles, du nord, du sud, de l’est, de l’ouest et du centre, formées chacune par la réunion de 17 départemens limitrophes.
Si l’on représente par 100 le nombre des crimes commis en France chaque année, les cinq régions offrent les proportions suivantes :
Année | 1825 | 1826 | 1827 | 1828 | 1829 | 1830 | Moyenne | ||
Régions. | Nord |
25 | 24 | 23 | 26 | 25 | 24 | 25 | |
Sud |
28 | 26 | 22 | 23 | 25 | 23 | 24 | ||
Est |
17 | 21 | 19 | 20 | 19 | 19 | 19 | ||
Ouest |
18 | 16 | 21 | 17 | 17 | 16 | 18 | ||
Centre |
12 | 13 | 15 | 14 | 14 | 18 | 14 | ||
Totaux | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 |