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que de la même couleur et de la même consistance, et c’est à cela sans doute qu’il faut attribuer l’erreur de Meckel et de quelques autres anatomistes d’ailleurs bons observateurs.

Le pancréas forme une masse globuleuse divisée en lobes distincts, les canaux excréteurs qui sortent de chaque lobule marchent quelque temps à découvert avant de se rendre à l’intestin, et donnent ainsi l’idée d’un passage aux cæcums pancréatiques des poissons.

Le foie chez les serpens à langue enfermée dans un fourreau et chez quelques autres espèces offre cette particularité, qu’il est complètement séparé de la vésicule biliaire. Celle-ci est située au commencement de l’intestin grêle, en arrière de l’estomac par conséquent, tandis que le foie reste en avant de ce sac membraneux.

L’estomac et l’œsophage, considérés à l’extérieur, n’offrent aucune trace de séparation distincte ; mais intérieurement ils présentent une différence sensible dans l’aspect de la membrane muqueuse qui les revêt, et surtout dans l’arrangement de ses plis.

L’estomac et l’œsophage, pris ensemble, occupent quelquefois les deux tiers de l’espace compris entre la bouche et l’anus ; cette grande extension était nécessaire chez des animaux qui avalent, sans la diviser, une proie souvent très-volumineuse.

L’estomac chez les ophidiens présente toujours deux parties bien distinctes : le sac proprement dit poche dilatable, susceptible de se prêter à la forme de la proie qui s’y loge et qui y séjourne jusqu’à ce qu’elle soit dissoute ; puis la partie pylorique, boyau étroit qui ne donne passage qu’aux parties digérées.

La limite entre cette portion de l’estomac et l’intestin est marquée par un bourrelet saillant, ou par un pli en manchette de la muqueuse. Les descriptions de plusieurs anatomistes qui ont traité de ces organes offrent souvent une confusion provenant de ce qu’ils ont confondu le pylore proprement dit avec la partie pylorique de l’estomac.

Le canal intestinal est court chez les ophidiens comme chez tous les êtres qui vivent de proie animale, et l’est même plus, toute proportion gardée, que chez la plupart des autres carnassiers.

La longueur du canal, comparée à celle de tout le corps chez les serpens, offre de grandes variations suivant les genres et même suivant les espèces ; ces variations sont beaucoup moindres quand on ne comprend pas la queue dans la mesure de l’animal, et que l’on considère seulement la distance de la bouche à l’anus. Du reste, les espèces qui ont un canal intestinal relativement très-court, rachètent ce désavantage, tantôt par une plus grande largeur du canal, de sorte que, quoi-