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poches du vestibule, il y a dans l’intérieur de ces mêmes cavités membraneuses un autre liquide désigné par M. de Blainville, sous le nom de vitrine auditive, il fait voir que cette vitrine auditive renferme chez tous les reptiles, chez les oiseaux, les mammifères et chez l’homme lui-même, de petites masses pulvérulentes qui y sont suspendues et qui sont analogues aux pierres auditives des poissons osseux. Chez les poissons cartilagineux, la substance pierreuse n’est plus agglomérée en masse solide, et sur ce point ces animaux se rapprochent de l’organisation des êtres supérieurs.

M. Breschet fait voir que le labyrinthe osseux n’est point en contact avec les parois osseuses, d’où il résulte que c’est par l’intermédiaire d’un liquide, la lymphe de cotugno (perilymphe de l’auteur), que les ondes sonores sont transmises au labyrinthe membraneux, à la vitrine auditive et aux concrétions qui y sont contenues. Il fait remarquer que c’est toujours dans des points correspondans au siége de ces concrétions que viennent se terminer les filets des nerfs acoustiques ; d’où il conclut que leur usage est d’arrêter les vibrations de la vitrine auditive, afin d’éviter la prolongation des sons et leur confusion dans l’oreille. Suivant lui, le liquide de cotugno agit aussi à la manière de l’étouffoir d’un piano, en arrêtant les vibrations des parois membraneuses du vestibule et des canaux semi-circulaires.

Dans trois autres mémoires, l’auteur traite encore de l’organe de l’audition, mais en la considérant seulement chez les poissons, êtres qui ne présentent pas dans cette partie de leur organisation des formes aussi constantes que les mammifères et les oiseaux. On peut, suivant M. Breschet, rapporter à cinq types les modifications principales de l’organe de l’ouïe chez les poissons.

Le premier type est propre aux cyclostômes, et M. Breschet l’a décrit précédemment pour la lamproie. C’est une simple poche contenant un liquide et une concrétion pierreuse. Nul vestige d’ailleurs de canaux semi-circulaires membraneux ou osseux.

Le second type se rapporte à l’oreille des raies, des chimères, etc. Ici on trouve une poche contenant des concrétions lithoïdes et des ouvertures qui sont, les unes fermées par une simple cloison membraneuse, les autres constamment béantes et communiquant avec l’extérieur.

Le troisième type comprend l’oreille des squales, des lamies, des mormyres, etc., chez qui l’on trouve des fenêtres vestibulaires fermées par des expansions membraneuses, et, chez quelques sturioniens, des rudimens de chaîne osseuse, enfin deux poches lapidifères et des tubes semi-circulaires membraneux. Il n’y a plus, comme dans le type précédent,