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REVUE DES DEUX MONDES.

de drame dans Marion Delorme ? N’y avait-il point de drame dans Notre-Dame de Paris ? (Je ne vous parle pas du Roi s’amuse puisqu’on me l’a confisqué), mais n’y a-t-il point, enfin, de drame dans Lucrèce Borgia ? dira donc M. Victor Hugo, au tribunal souverain du public, le soir de cette représentation.

Nous nous tromperions fort si l’arrêt définitif qui sera rendu sur cette plaidoirie, n’était point tout au profit du poète lyrique.



§. II. — BULLETIN LITTÉRAIRE.

Les deux anges dont il s’agit dans ce livre, n’ont rien de céleste, je vous assure ; ce sont des hommes tout bonnement, et non pas même de la meilleure espèce. Ce sont : George, fils de paysans ruinés, et Myrtil, l’enfant d’une prostituée de province. Ces deux anges, inséparables amis, vivaient ensemble à la campagne, lorsque l’envie leur prend un beau jour de quitter les champs et de venir à la ville.

— Déménageons dit l’un.

— Déménageons dit l’autre.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Nos deux anges chargent leur léger mobilier sur une lourde charrette et s’en vont gaîment vers la ville.

Mais là, que feront-ils ? Ils sont sans fortune et sans état. — Voici quelques-unes des gracieuses idées qui leur passent, à ce propos, par la tête, tandis qu’ils cheminent côte à côte.

— Battons-nous en duel, dit Myrtil ; ou bien, marchons tout nus

  1. Chez Gosselin.