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DE LA LANGUE

ET
DE LA LITTÉRATURE SANSCRITE.

DISCOURS D’OUVERTURE PRONONCÉ AU COLLÈGE DE FRANCE.[1]

Messieurs,


En paraissant pour la première fois dans cette chaire, le devoir que j’éprouve le plus d’empressement à remplir, c’est d’adresser à la mémoire du savant professeur pour qui elle fut créée, il y a dix-huit ans, l’hommage sincère de ma reconnaissance. Je dois moins que personne oublier que si, par des efforts de travail dont on ne tient pas assez compte lorsqu’ils sont une fois couronnés de succès, M. Chézy n’eût fondé en France l’étude de la langue sanscrite, nous ignorerions peut-être encore les premiers élémens de cet idiome, ou nous serions obligés d’en puiser exclusivement la connaissance dans les ouvrages des savans anglais et allemands. Le premier sur le continent, M. Chézy a su, seul et presque sans se-

  1. M. Eugène Burnouf, que nous sommes heureux de pouvoir compter maintenant au nombre des collaborateurs de la Revue, a bien voulu nous communiquer cette première leçon de son cours de littérature sanscrite.
    (N. du D.)