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qu’elles n’ont pas pris place dans la science. Davy a essayé aussi de résoudre cette question, en employant des forces électriques énergiques, qui lui avaient servi à faire un grand nombre de découvertes importantes ; mais ses tentatives ne pouvaient qu’être infructueuses, attendu que ces mêmes forces finissent par désorganiser les plantes soumises à leur action.

M. Becquerel a suivi une autre direction, il a appliqué à la végétation les petites forces et les appareils qui lui ont servi à former un grand nombre de produits nouveaux. Le succès a répondu à son attente, et il est parvenu à constater l’influence que peuvent avoir ces petites forces, pour accélérer ou ralentir la végétation des plantes. En faisant cette communication à l’Académie, il annonce qu’il se propose, d’ici à peu de temps, de lui présenter un travail étendu sur cette importante question, dont la solution ne peut manquer d’intéresser les physiciens et les physiologistes, puisqu’elle laisse entrevoir la possibilité de passer de la nature inorganique à la nature organique.

M. Ampère fait une communication relative aux courans qui se produisent dans un fil métallique roulé en hélice autour d’un aimant dont on fait varier la température. Il rappelle que Fresnel avait autrefois reconnu l’existence de courans qui tenaient certainement aussi à une variation dans la température de l’appareil magnétique, mais qu’il ne soupçonna pas la cause à laquelle ils étaient dus. Son appareil se composait d’un aimant autour duquel était enroulé en hélice un fil métallique dont les deux extrémités plongeaient dans un vase d’eau légèrement chargée de sulfate de chaux. Après un certain temps, il trouvait qu’un des bouts du fil était couvert d’un dépôt calcaire, tandis que l’autre bout portait des signes manifestes d’oxidation. Il regarda, avec raison, ces effets comme l’indice d’une décomposition produite dans le liquide par des courans qui se développaient dans le fil sous l’influence de l’aimant. Il répéta l’expérience plusieurs fois et toujours avec le même succès ; l’espace d’une nuit suffisait pour donner des effets sensibles. Cependant la présence du sulfate de chaux dans l’eau lui paraissant compliquer les résultats, il chercha à les rendre plus nets en se servant d’eau distillée. Qu’arrive-t-il alors ? C’est qu’on n’obtint aucun effet. Cela devait être, puisque l’eau distillée n’est pas conductrice. Nous le savons maintenant, mais on l’ignorait alors, et Fresnel, regardant cette dernière expérience comme décisive, crut que dans les précédentes il y avait quelque cause d’erreur dont il ne s’était pas aperçu, et renonça à des recherches qui sans doute l’auraient conduit bientôt à des résultats importans. M. Ampère ne doute point que les effets observés par Fresnel ne fussent dus à des courans déterminés par les variations de température qu’éprouvait l’aimant aux différentes époques de la journée.

L’honorable académicien rappelle encore à cette occasion une observation très curieuse faite, il y a plusieurs années, par M. Savart. Ce physicien ayant