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on voit des cavités creusées par les exploitans et servant de caves, d’écuries ou de pigeonniers, cesser de produire du nitre ; mais on conçoit fort bien que ces cavités sont peu favorables à l’évaporation par leur configuration et quelquefois aussi par la densité du calcaire qui forme leurs parois.

Quelle que soit au reste l’opinion qu’on se forme sur la nature du phénomène, on devra reconnaître, dit le rapporteur, dans le mémoire de M. Gaultier Claubry, des faits exacts et des essais chimiques qui pourront servir un jour à établir la théorie de la nitrification, et nous pensons que l’Académie doit donner son approbation à ce travail, et engager l’auteur à poursuivre ses recherches.

M. Dutrochet lit un mémoire sur la respiration des insectes aquatiques. L’honorable académicien, s’appuyant sur des expériences faites autrefois par MM. Gay-Lussac et de Humboldt, et sur plusieurs qui lui sont propres, expériences qui montrent que si un mélange en proportions variables d’oxigène, d’azote et d’acide carbonique, est renfermé dans un sac organique, à minces parois, qui plonge dans de l’eau aérée, il s’établit entre les gaz dissous dans le liquide, et ceux qui sont contenus dans la cavité, un échange continu, et qui ne s’arrête que lorsque le sac ne contient plus que de l’oxigène et de l’azote dans les proportions où ces deux gaz se trouvent dans l’air atmosphérique. Maintenant les insectes aquatiques qui ne viennent pas puiser à la surface de l’eau l’air, qui sert à leur respiration, sont munis d’appareils superficiels, plongés dans l’eau aérée, où ils exécutent des mouvemens qui accélèrent encore, ainsi que le prouvent les expériences de l’honorable académicien, cet échange des gaz, qui a pour limite la transformation en air atmosphérique le fluide gazeux contenu dans la cavité des trachées ; mais les branchies communiquent librement avec les trachées, et, comme des gaz enfermés dans une même cavité finissent toujours, après un certain temps, par se mêler, quelle que soit la différence de leur pesanteur spécifique, il en résulte que les gaz contenus dans les cavités aériennes des insectes aquatiques sont toujours soumis à une action qui tend à y introduire de l’oxigène en quantité convenable, et à en éliminer en même temps les élémens nuisibles, de manière à leur conserver la composition qui en fait un fluide respirable.