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Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 1.djvu/552

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REVUE DES DEUX MONDES.

tuaire, si le ministre peut à son gré employer ou retenir la somme destinée à cet usage ; ni pourquoi la chambre a placé les musées dans les attributions de la liste civile, si la maison du roi peut, selon qu’il lui plaît, accorder ou refuser aux artistes l’exposition de leurs ouvrages.

Le 17 août 1831, dans la séance de clôture, le roi avait annoncé un salon annuel pour le mois d’avril. Avant de rien préjuger pour ou contre l’opportunité de cette mesure, il semblait convenable de l’éprouver. On ne l’a pas fait ; la question reste donc entière et pendante. Aussi négligerons-nous volontairement de la discuter. C’est à l’expérience qu’il appartient de prononcer.

Les salles du Louvre, choisies par l’administration, sont, comme les années précédentes, le grand salon carré et la galerie des trois écoles. Je ne veux pas m’arrêter à qualifier ni à réfuter ce ridicule entêtement, qui prive pendant six mois les jeunes gens de leurs études, les étrangers et le public de leur plaisir. Toutes ces interpellations viendront en leur temps, et perdraient beaucoup à n’être pas développées individuellement.

Aujourd’hui notre devoir est d’indiquer sommairement les ouvrages remarquables que nous connaissons, d’appeler l’attention de la foule sur les morceaux les plus distingués que nous avons pu apprécier isolément dans les ateliers. L’analyse et la critique seraient impossibles, ou du moins très obscures le lendemain d’une première impression ; les jugemens sérieux ne se peuvent construire que sur des souvenirs, d’autant plus précis et distincts, qu’ils s’éloignent davantage de l’enivrement du spectacle.

Je n’ai rien à dire de la peinture historique, au moins de celle qui doit peupler les galeries. Si le salon doit offrir à notre curiosité de grandes pages pittoresques empruntées à l’histoire, je ne les connais pas. Il faut excepter de cette négation les plafonds du musée Charles x, qui, par leur étendue, les sujets de composition, leur place, et le nom des artistes qui les ont signés, ont une réelle importance. Mais la consigne du Louvre est trop sévère, pour que nous ayons pu contempler à loisir l’œuvre de MM. Eugène Devéria, Schnetz, Allaux, Gros, etc. Les privilégiés, ceux qui ont été assez heureux pour pénétrer, s’accordent à vanter l’élégance et la richesse de ces décorations. Il faut remercier l’admi-