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Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 1.djvu/568

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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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J’ai entendu demander souvent quelle est l’unité de cette Revue ; quel système philosophique, historique, esthétique, elle représente ? n’étant ni doctrinaire, ni catholique, ni de l’école pure du contrat social, ni saint-simonienne, ni romantique en art, selon le rit de 1828 ? La Revue, en effet, n’est rien de tout cela ; certaines parties des doctrines indiquées ont pu et peuvent se mêler à son ensemble et y faire contraste ou variation ; mais aucun système pareil ne la compose, et le ton qui y domine, bien que d’une nuance plus diffuse et moins tranchée, est particulièrement distinct et reconnaissable. Le groupe philosophique, poétique et critique, dont les travaux et les productions forment d’habitude ce qu’on pourrait appeler le fonds de la Revue, indépendamment des portions de voyages ou de science où les faits seuls sont admis, ce groupe a une marche commune, rapprochée, sinon concertée, et constitue librement une alliance naturelle. Par la conception de l’art, par la recherche philosophique, il appartient tout entier à l’avenir, et ne s’enchaîne au passé par aucun préjugé d’école ; mais en même temps, c’est au passé surtout étudié positivement et avec impartialité, qu’il demande ses conjectures et ses espérances sur la destinée du siècle. Il y a en ce temps-ci un certain nombre d’esprits ardens, studieux, intelligens, qui, jeunes, après avoir passé déjà par des phases diverses, et avoir joint à un enthousiasme non encore épuisé, une maturité commençante, savent assez de quoi il retourne dans ces mouve-