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REVUE SCIENTIFIQUE.

de sel marin, et dans cet état il est facilement réduit par le mercure. »

M. Chevreul fait, en son nom et celui de M. Thénard, un rapport sur l’Histoire chimique de la méconine, par M. Couerbe. L’Académie, conformément aux conclusions de ce rapport, ordonne l’impression du mémoire de M. Couerbe dans le Recueil des savans étrangers.

M. Girard fait, en son nom et celui de M. Geoffroy Saint-Hilaire, un rapport sur un mémoire de M. Chaudruc de Crozannes, relatif à des dépôts d’huîtres non fossiles qui se trouvent dans le département de la Charente-Inférieure, à quelque distance de la mer et au-dessus de son niveau. L’Académie, sur la proposition de ses commissaires, approuve les recherches de M. Chaudruc, et l’engage à les continuer. M. de Blainville demande qu’on invite l’auteur à examiner si, dans les dépôts qu’il décrit, les huîtres sont placées confusément ou dans leur position naturelle, c’est-à-dire la valve convexe en dessous.

M. Biot achève la lecture de son mémoire sur un caractère optique, à l’aide duquel on reconnaît immédiatement les sucs végétaux qui peuvent donner du sucre de cannes, et ceux qui ne peuvent donner que du sucre de raisin.

Séance du 17 décembre. — M. Louyer Villermé fait hommage à l’Académie d’un mémoire imprimé ayant pour titre : Des épidémies, sous les rapports de la statistique médicale et de l’économie politique. Parmi les résultats intéressans auxquels l’auteur est arrivé dans le cours de ses recherches, nous nous contenterons de citer celui qui a rapport à l’influence des épidémies sur la population.

« Dans nos pays civilisés, dit M. Villermé, les épidémies les plus meurtrières ne diminuent la population que passagèrement ; d’ailleurs, elles ont sur son mouvement une influence très réelle, et qui est différente selon qu’elles se reproduisent tous les ans ou qu’elles n’apparaissent qu’à de longs intervalles.

« Dans le premier cas, c’est-à-dire lorsque les épidémies se reproduisent à peu près chaque année, comme cela se voit au voisinage des rivières et de beaucoup de marais, le renouvellement des générations est plus rapide, la vie moyenne des hommes est plus courte ; il y en a moins qui atteignent l’âge adulte et surtout la vieillesse.