Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 2.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
155
ÉTUDES SUR L’ITALIE.

Au corps qui l’attendait tout-à-coup rappelée,
A dit : Me voilà ! lève-toi !


Ô pères d’Israël ! quelle voix bienheureuse
Vous a fait agiter votre tête poudreuse ?
C’est lui, l’Emmanuel, le Christ libérateur !
Il a vaincu l’enfer frémissant sous son glaive ;
Ô vous qui l’attendiez ! oui, votre exil s’achève ;
C’est lui! c’est lui, le rédempteur!


Quel mortel avant lui, dans le séjour suprême,
Vivant aurait pu voir ce brûlant diadème
Que l’œil des chérubins n’ose jamais braver?
Patriarches, c’est lui qui, dans le noir abîme,
Des coupables humains volontaire victime,
Est descendu pour vous sauver !


Aux prophètes anciens il voulut apparaître,
Quand ces hommes disaient les jours qui doivent naître,
Comme un père à ses fils raconte le passé ;
Tel qu’un soleil brillant dans les déserts du vide,
Il se montrait d’avance à leur regard avide,
Le Christ par Dieu même annoncé!


Quand le juste Isaïe, aux ardentes paroles,
Proclamait sous les fouets, en face des idoles,
Celui qui pour le monde un jour devait venir !
Quand Daniel, confident des sombres destinées,
Roulait dans son esprit les futures années,
Se souvenant de l’avenir !


Or, c’était le matin ; Salome et Madeleine,
Tout bas s’entretenant du sujet de leur peine,