Au mois d’octobre 1831, le capitaine Biscoe fît voile pour la Nouvelle-Zélande. Au commencement de février 1832, il se trouva tout auprès d’une énorme montagne de glaces au moment où elle éclata en mille pièces, avec un bruit épouvantable. Le 15 de ce même mois de février, étant par 67° 15′ de latitude méridionale, et par 69° 29′ de longitude occidentale (méridien de Londres), il découvrit au sud-est une terre qu’il reconnut plus tard pour être une île voisine d’autres terres plus étendues, et qu’il considère comme faisant partie du continent austral. Sur cette île et à une lieue environ de la mer, on apercevait plusieurs pics, dont un était beaucoup plus élevé que les autres. Un tiers à peu près de la hauteur de ce dernier ne laissait voir de neige que d’espace en espace, mais les deux autres tiers en paraissaient entièrement couverts ainsi que de glaces. Tous ces pics avaient une apparence particulière ; leur forme était conique, mais leur base était très large. Le capitaine Biscoe donna à l’île le nom d’Île Adélaïde, en l’honneur de la reine d’Angleterre. Au sud, dans l’intérieur des terres, on pouvait apercevoir des montagnes à une distance de trente lieues.
Le 21 février 1832, le capitaine Biscoe débarqua dans une baie spacieuse de la grande terre dont il prit possession au nom du roi Guillaume iv. Le pays, véritable terre de désolation, ne lui offrit pas le moindre vestige d’animaux ou de plantes. Cette partie du nouveau continent, si toutefois il est prouvé que c’en soit un, a reçu le nom de Terre de Graham.
Tous les êtres organisés, plantes et animaux, respirent, c’est-à-dire absorbent, soit d’une manière continue, soit à des intervalles plus ou moins réguliers, de l’air atmosphérique ; puis le rendent, dépouillé d’une partie de ses élémens et mélangé à de nouvelles substances gazeuses. Ce qui est remarquable, c’est que, bien que cette opération s’exécute à la fois sur tous les points de la surface du globe, et que par elle chaque être tende à altérer l’air ambiant, la composition chimique de ce fluide est partout sensiblement la même ; c’est ce qu’ont prouvé les analyses chimiques de l’air pris en diverses