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Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 2.djvu/305

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IMPRESSIONS DE VOYAGES.

la cheminée. — Qui, diable, a donc fermé la porte en dedans, messieurs ?

Ce n’était personne. — La fille attendait toujours.

— Eh ! pardieu, il y a une seconde clef de chaque chambre dans votre auberge.

— Oui, monsieur.

— Eh bien ! allez chercher l’autre.

La fille obéit, c’était mon moment d’épreuve. Si le maître de l’hôtel n’avait pas suivi mes instructions, j’étais perdu : le plus profond silence régnait, et n’était interrompu que par les coups de pieds impatiens de notre malheureux compagnon qui murmurait entre ses dents :

— Cette péronnelle-là ne reviendra pas. — Je vous demande ce qu’elle peut faire. — Vous verrez qu’elle ne trouvera pas la clef maintenant ? — Ah ! c’est bienheureux.

Cette dernière exclamation lui était, comme on le devine bien, arrachée par le retour de la fille qui s’était de nouveau arrêtée devant notre porte.

— Eh bien ! allons donc.

— Monsieur, c’est comme un fait exprès, on ne peut pas mettre la main dessus.

— Ah ! mais c’est donc le diable qui s’en mêle ? — Oui, oui. — Riez, messieurs. — Pardieu, c’est bien amusant pour moi, surtout. — D’abord, je vous préviens qu’il me faut un matelas de gré ou de force.

Un hourra de propriétaire répondit à cette menace, et chacun se cramponna à son lit.

— Combien avez-vous apporté de matelas ?

— Cinq.

— Vous voyez, messieurs, l’un de vous en a deux.

Une dénégation plus absolue et plus énergique encore que la première, lui répondit.

— Très bien ; mais je vais le savoir. Allez-moi chercher une botte d’allumettes.

Il y avait dans cette demande un projet dont je ne comprenais pas bien l’exécution, mais dont le résultat possible me fit frémir. La fille revint avec l’objet demandé.