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REVUE DES DEUX MONDES.
UNE VOIX en dedans.

Qui est là ?

LIONEL.

Ouvrez ! ouvrez, qui que vous soyez vous-même. Au nom de l’hospitalité, ouvrez.

LE PORTIER, ouvrant.

Que voulez-vous ?

LIONEL.

Voilà un gentilhomme blessé à mort. Apportez-nous un verre d’eau, et de quoi panser la plaie. (Le portier sort.)

CORDIANI.

Laissez-moi, Lionel. Allez retrouver André. C’est lui qui est blessé, et non pas moi. C’est lui que toute la science humaine ne guérira pas cette nuit. Pauvre André ! pauvre André !

LE PORTIER rentre.

Buvez cela, mon cher seigneur, et puisse le ciel venir à votre aide !

LIONEL.

À qui appartient cette maison ?

LE PORTIER.

À Monna Flora del Fede.

CORDIANI.

La mère de Lucrèce ! Oh ! Lionel, Lionel, sortons d’ici. (Il se soulève.) Je ne puis bouger. Mes forces m’abandonnent.

LIONEL.

Sa fille Lucrèce n’est-elle pas venue ce soir ici ?

LE PORTIER.

Non, monsieur.

LIONEL.

Non ! pas encore ! cela est singulier.

LE PORTIER.

Pourquoi viendrait-elle à cette heure ?


(Lucrèce et Spinette arrivent.)
LUCRÈCE.

Frappe à la porte, Spinette, je ne m’en sens pas le courage.

SPINETTE.

Qui est là sur ce banc, couvert de sang et prêt à mourir ?

CORDIANI.

Ah ! malheureux !