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prend aussi notre coq commun, quatre espèces chez lesquelles la transformation singulière dont nous venons de parler se montre très fréquemment. L’analogie pourrait porter à croire qu’elle n’est pas moins commune dans les autres genres de la famille des gallinacés, surtout dans ceux qui sont le plus voisins du genre phasianus ; mais les faits ne confirment pas cette conjecture. Chez les paons, par exemple, la transformation est infiniment plus rare que chez les coqs et les faisans proprement dits ; on ne l’a même jamais observée au Muséum chez les paonnes, quoiqu’on les y laisse presque toujours mourir de vieillesse. M. I. Geoffroy ne paraît pas non plus en connaître d’exemples relativement aux femelles des dindons. Cependant il en existe pour ces deux espèces et même pour d’autres bien plus éloignées du genre phasianus. Latham dit positivement que les paonnes qui ont cessé de pondre prennent quelquefois le plumage du mâle, et Hunter fait une observation à peu près semblable ; enfin une femelle ainsi métamorphosée existe dans le muséum du collège d’Édimbourg, à qui elle a été donnée, depuis peu de temps, par lord Glenlee.

La transformation de la dinde est attestée par Bechstein, celle de la perdrix, par Montagu, celle de la femelle du pigeon domestique, par Tiedemann. Le même observateur la signale aussi chez une espèce qui, quoique placée parmi les échassiers, offre avec les gallinacés plusieurs traits de ressemblance, chez l’outarde ; il en cite également un exemple pour les palmipèdes dans l’espèce du canard domestique, et Casteby dans celle du pélican d’Amérique.

Pour les passereaux, je prendrai mes exemples dans le mémoire déjà cité de M. Isidore Geoffroy. « J’ai, dit-il, appris de M. Dufresne, chef du laboratoire de zoologie du Muséum, que les femelles de cotingas deviennent, dans la vieillesse, semblables à leurs mâles. M. Florent Prévost a vu le changement de plumage commencé chez plusieurs femelles de pinsons ; et la même observation a été faite aussi à l’égard de la femelle du rouge-queue et de celle de notre étourneau. »

Nous n’avons point de cas semblables à citer pour les deux derniers ordres d’oiseaux, les rapaces et les grimpeurs, mais peut-être en découvrira-t-on plus tard. Remarquons d’ailleurs que les deux familles qui ont été le mieux étudiées, parce que ce sont celles dont