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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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La seconde session des chambres est enfin terminée ; les banquettes des deux officines législatives sont désertes, la tribune muette, le banc de douleur veuf de ses martyrs. Déjà, suivant l’usage, les plus pressés de messieurs les députés avaient pris leur vol depuis plusieurs jours, sans attendre l’ite missa est officiel. Certes, il serait déloyal de leur en vouloir ; on ne fonctionne pas pendant deux mois et plus, comme une machine à haute pression, sans avoir besoin de prendre quelque repos. Y aura-t-il dissolution ? Nos honorables seront-ils obligés de passer de nouveau à travers le crible électoral ? Rien ne paraît encore décidé à cet égard. Qu’importe, au surplus, cette question pour le pays ? Les mêmes urnes ne sont-elles pas là pour nous renvoyer les mêmes noms, ou d’autres d’égale valeur ? Des élections générales ne seraient, dans le moment actuel, qu’une représentation au bénéfice d’une certaine portion du ministère, portion cauteleuse, envahissante et coupable, dans cette circonstance, d’une noire ingratitude envers la partie dévouée de la chambre. Soyez donc bon et loyal serviteur, votez les millions par centaines dans une séance, criez : Très bien ! à chaque parole des maîtres, ramez en un mot comme un forçat dans la galère ministérielle, pour que, la besogne finie, on vous jette dédaigneusement de côté, et cela, pour avoir montré de rares velléités de résistance !

La question d’Alger est la dernière de quelque importance dont se soit occupée la chambre. La facilité avec laquelle l’honorable maréchal