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Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 3.djvu/152

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REVUE DES DEUX MONDES.

Il en est à peu près de même à l’égard des concerts de la société philharmonique. Il y a environ vingt-cinq ans que plusieurs professeurs distingués, parmi lesquels on remarquait Viotti, Salomon, J.-B. Cramer, Dizi, etc., formèrent le projet d’améliorer l’exécution de la musique en Angleterre, et d’en propager le goût dans la haute société de ce pays. Ne croyant pas pouvoir mieux atteindre leur but que par des concerts réguliers, ils en établirent par souscription, et formèrent une association pour l’exploitation de ces mêmes concerts. Les commencemens de l’entreprise ne furent point heureux. La difficulté des relations avec le continent ne permettait pas alors aux artistes étrangers de se rendre à Londres, et, à l’exception de Viotti, de Lindley, célèbre violoncelliste, de Dragonetti, incomparable sur la contrebasse, et d’un petit nombre d’instrumentistes de mérite, on ne possédait que des moyens fort bornés pour composer un bon orchestre. Il en coûta de grands efforts et des sacrifices d’argent aux entrepreneurs, pour soutenir leur institution ; mais enfin ils triomphèrent et des difficultés et de l’indifférence du public, et parvinrent insensiblement à faire du concert philharmonique un des plus beaux établissemens de ce genre.

Dans les premiers temps, la société philharmonique ne possédait pas de salle en propre ; dans la suite, elle en fit bâtir une, qui prit le nom d’Argyll Room, parce qu’elle était située dans le quartier d’Argyll. En 1830, cette salle a été réduite en cendres, et la société a dû chercher un asile dans la salle de concerts de King’s theatre, en attendant qu’un autre emplacement lui ait été préparé.

La société des concerts est composée de quarante membres qui choisissent sept directeurs. Les attributions de ceux-ci consistent à fixer le budget des dépenses, à régler les comptes du trésorier, à engager les artistes qui doivent chanter ou jouer des solos, et à faire le programme des concerts. Ces directeurs se renouvellent à de certaines époques, et sont nommés au scrutin secret. On ne peut devenir membre de la société philharmonique que par suite d’une délibération de l’assemblée générale. La société donne huit concerts par saison, pour lesquels il y a une souscription de six cent cinquante abonnés (ce nombre ne peut être dépassé, d’après les règlemens), à raison de quatre guinées pour les huit concerts. Les membres de la société ne paient qu’une guinée et demie d’abonne-