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endormir quelqu’un sur-le-champ, le faire tomber, rouler, entrer en rage, et au milieu de ses accès le forcer de répondre à mes demandes et de me dévoiler tous ses secrets. Quand je veux aussi, je fais asseoir la personne sur un tabouret isolé, et tournant autour avec des gestes particuliers (et il les exécutait de manière à ce que je pusse remarquer que c’étaient les mêmes mouvemens de rotation et d’attraction que ceux employés par nos magnétiseurs), je l’endors immédiatement, mais elle reste les yeux ouverts, parle et gesticule comme éveillée. » Il obtenait, disait-il, par ce moyen les résultats les plus étonnans. Il eût fallu le voir opérer, s’assurer des sujets avec lesquels il se mettait en rapport ; j’en avais l’intention, et il eût été intéressant de suivre attentivement les connaissances si variées de cet homme ; mais sa mort subite m’en empêcha.

Au reste, dans ce jour, il n’était question que de me confier le secret de l’apparition dans le creux de la main. Nous réglâmes nos conventions ; il demanda 40 piastres d’Espagne et le serment sur le Koran de ne révéler ce secret à personne : la somme fut réduite à 30 ; et le serment fait ou plutôt chanté, il fit monter son petit garçon, et prépara, pendant que nous fumions, tous les ingrédiens nécessaires à son opération. Après avoir coupé dans un grand rouleau un petit morceau de papier, il traça dessus les signes à dessiner dans la main et les lettres qui y ont rapport ; puis, comme après un moment d’hésitation ou de retour sur sa confiance, il me le donna ; en voici la copie exacte :



J’écrivis les prières sous sa dictée, les voici :

Anzilou aiouha et Djenni ona et Djennoun
Anzilou betakki matalahontonhon aleikoum.