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UNE CONJURATION D’AUTREFOIS.



Scène IV.


Les Mêmes, CATILINA, VARGUNTEIUS, CETHEGUS, couverts de leurs manteaux.
CATILINA, tendant la main à Bestia et aux autres conjurés.

Tous nos projets ont été déjoués par l’activité des consuls. Ils ont fait bonne garde partout. Le sénat était fortifié, le mont Palatin garni de troupes. Ils connaissaient bien le plan de notre attaque. Maudit soit Curius ! Mes chers et fidèles amis…

BESTIA, refusant la main de Catilina.

Moi, je ne suis pas ton ami.

CATILINA.

Le malheur rapproche.

BESTIA.

Il m’éloigne, moi ; je n’ai qu’un conseil à vous donner, c’est de partir. J’ai été trahi par mes esclaves.

CATILINA.

Et moi par Curius.

VARGUNTEIUS.

Oui, par Curius et Fulvie et Terentia.

BESTIA.

Ah ! les femmes ! je l’avais dit. Mais partez donc ! ils me feront prendre comme conspirateur.

CATILINA.

Nous sommes poursuivis, traqués partout ; mais attendons encore, car je suis inquiet de mes amis ; Lentulus, Capito, Læca et les autres ne sont pas arrivés encore, ils ont tous rendez-vous ici ; ils devaient essayer de mettre le feu à la ville cette nuit. Je crains bien qu’ils n’aient été pris les torches à la main.

VARGUNTEIUS.

Non, je les ai rencontrés dans la rue Appienne ; ils viendront ici.

CATILINA.

Aussitôt donc qu’ils seront venus nous rejoindre, nous partirons ; Bestia, nous sortirons de Rome, nous irons retrouver Manlius, en Étrurie, et là, vaincre ou mourir.

LES AMIS DE CATILINA.

Vaincre ou mourir !