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Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 3.djvu/681

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UNE CONJURATION D’AUTREFOIS.

tenant de commun entre nous et toi ? viens-tu insulter aux malheurs dont tu es cause ? as-tu précédé ici les licteurs du consul ?

CURIUS.

Tu dis vrai, Catilina ; je suis venu vous sauver, vous avertir que, d’après les ordres du sénat, le consul Antonius a pris les armes, qu’il va faire investir la maison, et que vous n’avez pas un instant à perdre.

CATILINA.

Et qui nous dit que tu ne nous trompes pas encore, toi, qui nous a trahis pour le sénat, et qui viens trahir le sénat pour nous ? Les soldats du consul sont peut-être déjà à la porte, et tu nous dis de fuir ?

CURIUS.

Voici mes preuves ; ce poignard est teint du sang de Fulvie, et je jure par ce sang versé que je fus moins coupable qu’imprudent ; ne retire pas ta main de la mienne.

CATILINA.

Viens donc combattre avec nous, tu remplaceras ceux, hélas ! que nous attendions, toi que nous n’attendions pas ! Tu as échappé comme nous au consul ; mais qui t’a sauvé du mari ?

CURIUS.

La femme.

VARGUNTEIUS.

Partons.

CATILINA, à Curius.

Plus de femmes maintenant, la guerre !

TOUS.

La guerre !

BESTIA.

Si j’avais des jambes comme vous ! si j’étais jeune ! mais je ne suis ni homme de pied ni homme de cheval !

CATILINA.

Ta place est à Rome, tu y seras notre sentinelle perdue.

CURIUS.

Fais des vœux pour ton argent.

CATILINA à Vercingetorix.

Esclaves, le feu peut se rallumer.

(Ils sortent.)