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UNE CONJURATION D’AUTREFOIS.

CÉSAR.

Ce n’est pas trop exiger.

BESTIA.

Allons, approche : César est notre témoin, tends la joue. (Il donne un soufflet à Vercingetorix.) Cet acte suffit.

VERCINGETORIX.

Enfin, je suis libre ! (Il se dirige vers la porte ; on entend des clameurs dans la rue.)


Scène IX.


Les Mêmes, CICÉRON au-dehors.
CICÉRON, du dehors.

Six licteurs à cette porte, dix à la porte de la rue, et qu’on ne laisse sortir personne d’ici.

BESTIA.

Les consuls chez moi ! pourquoi suis-je ressuscité ! César, tu m’as trompé. Allons au-devant d’eux.


Scène X.


Les Mêmes, CICÉRON, ANTONIUS, Gardes.
BESTIA, à Cicéron.

Quel honneur ! je n’étais pas préparé… quel Dieu m’a fait la faveur insigne de te recevoir, toi, le père de la patrie ?

CICÉRON.

Ta maison est suspecte. N’as-tu vu personne cette nuit ?

BESTIA.

Qui donc ?

CICÉRON.

Ceux dont tu t’es fait l’hôte complaisamment.

BESTIA.

Forcément, ne m’en parle pas. J’ai tout su aujourd’hui ; ils conspiraient, les brigands, contre nous autres riches, hommes de bien, qui tenons à quelque chose, et je croyais qu’ils faisaient honneur à ma table, moi ! Je défrayais le crime, j’alimentais l’anarchie, j’enivrais le parricide, et sans le savoir !

CICÉRON.

C’est ce que n’ont pas dit tes esclaves.