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REVUE DES DEUX MONDES.

BESTIA, d’une voix altérée.

Mort aux conspirateurs ! vivent les consuls !

CICÉRON.

Peuple, la loi est forte ; elle a frappé les coupables ; laissez donc aux consuls le soin de l’exécuter. N’avons-nous pas déjoué les complots des traîtres ? Nous avons puni de mort les principaux d’entre eux, nous avons réduit les autres à une fuite honteuse. Rassurez-vous ; le consul Antonius va les poursuivre à la tête des légions, et moi je reste à Rome pour veiller à votre sûreté.

Ô Rome fortunée,
Sous mon consulat née !

MARCIUS ET LES AUTRES.

Ô Rome fortunée,
Sous son consulat née !

CÉSAR, à part.

Sa gloire dépasse celle de Pompée-le-Grand.

CICÉRON, à part.

Rome, tu vaux bien une femme !

LE PEUPLE.

Au Capitole, au Capitole ! portons-le au Capitole ! mort à Catilina ! vivent les consuls !

(Ils enlèvent Cicéron en triomphe ; les fanfares et les cris se font entendre.)
BESTIA, suivant la foule de l’œil et du geste.

Vivent les consuls ! mort à Catilina !

(Sa voix baisse en proportion des cris du peuple.)

Scène XIII ET DERNIÈRE.


CÉSAR, BESTIA, VERCINGETORIX.
CÉSAR, ironiquement.

Ô Rome fortunée,
Sous mon consulat née !

Il l’a dit, ils le disent, et c’est en vers. Je savais bien qu’ils en feraient un homme politique, mais je ne savais pas qu’ils en feraient un poète ; encore une conspiration aussi absurde, et ils en feront un roi.