Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 4.djvu/455

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
451
FÊTES DE LA JURA.

Le programme du simulacro, qui avait donné le plan de la bataille et l’état des doubles forces belligérantes, n’y avait nommé que des corps et des généraux espagnols. Les troupes assiégeantes n’étaient même pas supposées être des troupes étrangères. Tout se passait entre nationaux. — Le simulacre figurait simplement une petite guerre civile.

xiii.
CONCLUSION.


Le soleil qui venait de se coucher derrière les montagnes du Guadarrama, avait achevé d’éclairer la septième journée des fêtes de la Jura. Le dernier coup de canon du simulacro avait été le dernier bruit qu’elles avaient fait. La nuit était descendue sur la plaine, théâtre de la bataille. Le rideau était tombé pour la dernière fois. La grande pièce à grand spectacle était terminée.

La foule, qui s’était encore portée au simulacre, comme à toutes les représentations précédentes, rentrait lentement dans Madrid, par la porte d’Alcala.

Enfin, tout était fini. Il était temps. On était harassé de fêtes ; on était bien aise qu’il n’y en eût plus ; on avait besoin de repos.

C’est que, durant ce long spectacle, la curiosité avait été immense, infatigable, — le plaisir médiocre. — On avait voulu tout voir, — tout voir jusqu’au bout. — On avait tout vu consciencieusement, cela en valait la peine ; — c’était assez.

D’ailleurs, si on avait pris de ces réjouissances tout ce qu’on avait pu, si on leur avait donné toute son attention, tous ses regards, — on n’y avait rien ajouté de soi-même, nul n’avait contribué volontairement pour sa part à la multiplier.

En 89 pourtant, lors de la Jura de Ferdinand vii, les choses s’étaient passées d’une façon bien différente. — Les grands et les riches avaient alors, à l’envi les uns des autres, ouvert leurs maisons. Ce n’avait été que bals, soupers et comédies magnifiques. Le gouvernement du même Ferdinand vii avait pris soin, en 1833, de rappeler, par des avis indirects, ces témoignages somptueux de la loyauté du siècle précédent ; — mais les grands de 1833,