une vieille cheminée sans feu : il n’y a que du vent et des cendres. Ouf ! (Il s’assoit.)
Que cela m’ennuie que tout le monde s’amuse ! je voudrais que ce grand ciel si lourd fût un immense bonnet de coton, pour envelopper jusqu’aux oreilles cette sotte ville et ses sots habitans. Allons, voyons ! dites-moi, de grâce, un calembour usé, quelque chose de bien rebattu.
Pourquoi ?
Pour que je rie. Je ne ris plus de ce qu’on invente ; peut-être que je rirai de ce que je connais.
Tu me parais un tant soit peu misanthrope, et enclin à la mélancolie.
Du tout ; c’est que je viens de chez ma maîtresse.
Oui ou non, es-tu des nôtres ?
Je suis des vôtres, si vous êtes des miens ; restons un peu ici, à parler de choses et d’autres, en regardant nos habits neufs.
Non, ma foi. Si tu es las d’être debout, je suis las d’être assis ; il faut que je m’évertue en plein air.
Je ne saurais m’évertuer. Je vais fumer sous ces marronniers, avec ce brave Spark qui va me tenir compagnie. N’est-ce pas, Spark ?
Comme tu voudras.
En ce cas, adieu. Nous allons voir la fête.
(Fantasio s’assied avec Spark.)
Comme ce soleil couchant est manqué ! La nature est pitoyable