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ACTE SECOND.



Scène PREMIERE.

(Le jardin du roi de Bavière.)
Entrent ELSBETH et sa gouvernante.
LA GOUVERNANTE.

Mes pauvres yeux en ont pleuré, pleuré un torrent du ciel.

ELSBETH.

Tu es si bonne ! Moi aussi, j’aimais Saint-Jean ; il avait tant d’esprit ! Ce n’était point un bouffon ordinaire.

LA GOUVERNANTE.

Dire que le pauvre homme est allé là-haut la veille de vos fiançailles ! lui qui ne parlait que de vous à dîner et à souper, tant que le jour durait. Un garçon si gai, si amusant, qu’il faisait aimer la laideur, et que les yeux le cherchaient toujours en dépit d’eux mêmes !

ELSBETH.

Ne me parle pas de mon mariage ; c’est encore là un plus grand malheur.

LA GOUVERNANTE.

Ne savez-vous pas que le prince de Mantoue arrive aujourd’hui ? On dit que c’est un Amadis.