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FANTASIO.

LA GOUVERNANTE.

Je connais mes devoirs envers votre altesse.

FANTASIO.

Madame, je vous supplie de m’expliquer les paroles de cette honnête dame. Y a-t-il réellement quelque méprise extravagante, ou suis-je l’objet d’une raillerie ?

ELSBETH.

Pourquoi le demander, lorsque c’est vous-même qui raillez ?

FANTASIO.

Suis-je donc un prince par hasard ? Concevrait-on quelque soupçon sur l’honneur de ma mère ?

ELSBETH.

Qui êtes-vous, si vous n’êtes pas le prince de Mantoue ?

FANTASIO.

Mon nom est Fantasio ; je suis un bourgeois de Munich.

(Il lui montre une lettre.)
ELSBETH.

Un bourgeois de Munich ! Et pourquoi êtes-vous déguisé ? Que faites-vous ici ?

FANTASIO.

Madame, je vous supplie de me pardonner.

(Il se jette à genoux.)
ELSBETH.

Que veut dire cela ? Relevez-vous, homme, et sortez d’ici. Je vous fais grâce d’une punition que vous mériteriez peut-être. Qui vous a poussé à cette action ?

FANTASIO.

Je ne puis dire le motif qui m’a conduit ici.

ELSBETH.

Vous ne pouvez le dire ? et cependant je veux le savoir.

FANTASIO.

Excusez-moi, je n’ose l’avouer.

LA GOUVERNANTE.

Sortons, Elsbeth ; ne vous exposez pas à entendre des discours indignes de vous. Cet homme est un voleur, ou un insolent qui va vous parler d’amour.