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Page:Revue des Deux Mondes - 1834 - tome 2.djvu/128

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REVUE DES DEUX MONDES.

M. Ph. Damiron a publié ces jours derniers la seconde partie de son Cours de philosophie. Ce nouveau volume, qui fait suite à la Psycologie, comprend la Morale. Par son Histoire de la philosophie française au xixe siècle, l’auteur avait pris une belle place parmi les écrivains de son temps. Sa Morale contient des vues ingénieuses sur les devoirs sociaux et politiques exprimés dans un style élégant, sobre, et qui rappelle à certains égards les allures de notre langue au xviie siècle. Nous reparlerons de ce livre, et nous tâcherons d’appeler l’attention sur toutes les questions qu’il résout et sur toutes celles qu’il soulève.

— L’espace nous manque aujourd’hui pour parler avec développement des deux nouveaux volumes publiés par M. Victor Hugo, sous le titre de Littérature et philosophie mêlées qui résument, comme il le dit, ses opinions littéraires et politiques depuis 1819 jusqu’à 1834. C’est un livre dont il ne faut pas parler trop à la hâte, car il exprime nettement trois volontés assez sérieuses pour qu’on les discute avec réflexion. La préface ne prétend à rien moins qu’à fonder une théorie générale de l’art ; le Journal d’un Jacobite veut offrir aux critiques de ce temps-ci un modèle d’analyse poétique et littéraire ; et enfin le Journal d’un révolutionnaire de 1830 contient, dans l’espace de huit mois, une série de pensées sur l’ordre social et l’ordre politique qui sans doute seront un jour développés par l’auteur à la tribune. Nous examinerons séparément chacun de ces ordres d’idées.




LIVRES ALLEMANDS.


Gül u Bulbul (La Rose et le rossignol).
Poème traduit du turc, de Fasli, par M. J. de Hammer.


C’est une œuvre de science et de générosité. En 1832, l’académie de Berlin décerna à M. de Hammer un prix de cent ducats pour son mémoire sur le Mode d’administration provinciale des Arabes au temps des califes[1], et M. de Hammer a employé les cent ducats et quelque chose de plus à publier un de ces livres dont les libraires se chargent difficilement. L’illustre orientaliste a lui-même, dans l’intérêt de la science qu’il

  1. Cet ouvrage qui a droit à l’intérêt des savans, comme tout ce qui porte le nom de M. de Hammer, est sous presse et paraîtra dans peu de temps.