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cellanées, dont la première est un fragment géographique écrit en latin, et intitulé Mirabilia descripta per fratrem Jordanum, ordinis prœdicatorum, oriundum de Severaco, in India majore episcopum Columbensem. Le manuscrit original, en caractères gothiques sur parchemin, appartient à la riche collection de M. Walckenaer, et paraît antérieur au xve siècle. Quant à la date des voyages du frère Jourdain de Severac, on peut conjecturalement la rapporter au xiiie siècle. Son récit contient une description sommaire de la Grèce, l’Arménie, la Perse, l’Arabie, l’Inde et la Tartarie. Ce fragment seul est imprimé en ce moment ; il doit être suivi d’une relation espagnole du voyage à l’île d’Amat (Taïti) et aux îles adjacentes, fait en 1774 par un capitaine de paquebot, de conserve avec la frégate el Aguila, commandée par le capitaine don Domingo de Bonechea, le découvreur de ces îles.

Le Bulletin mensuel de la Société de géographie est une publication moins importante que la précédente ; uniquement destinée, dans le principe, à constater les opérations de la commission centrale, elle fut rendue bientôt plus intéressante par l’insertion des nouvelles et des documens géographiques de toute espèce obtenus par correspondance ou communiqués dans les séances ordinaires, et classés sous différens titres afin de les coordonner ; malheureusement le plan qui avait été adopté pour l’amélioration de ce recueil n’a jamais été qu’imparfaitement rempli, quelques parties ont été négligées, puis oubliées complètement, de sorte que le Bulletin n’est plus qu’une espèce d’album ouvert à des mélanges géographiques, au lieu de constituer, comme il nous semble que cela devrait être, un véritable mémorial où les géographes trouveraient chaque mois un relevé complet de toutes les découvertes et de toutes les publications qui intéressent la science. Vingt volumes de ce recueil ont été déjà publiés, et constituent une première série qui se termine avec l’année 1833. Ils sont trop connus pour que nous ayons à détailler ici les matériaux qu’ils renferment. L’espace d’ailleurs nous est limité, et nous devons le réserver aux travaux des sociétés étrangères, sur lesquelles nous allons maintenant jeter un coup d’œil.

L’Angleterre a surtout le droit de réclamer, sous ce rapport, notre attention et nos éloges. La célèbre Association africaine, formée à la fin du siècle dernier dans le but d’explorer l’Afrique, dont l’intérieur semblait obstinément fermé à nos investigations, a glorieusement ouvert et entrepris de parcourir une carrière périlleuse, où se pressent les noms de Mungo-Park, de Hornemann, de Brown, de Clapperton, de Lander et de tant d’autres, qui, pour la plupart, ont augmenté la liste déjà si nombreuse des martyrs de la science. Cette association est aujourd’hui fondue