Page:Revue des Deux Mondes - 1834 - tome 2.djvu/492

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
486
REVUE DES DEUX MONDES.

jusqu’en 1831, M. Berghaus n’a produit qu’une œuvre incomplète ; les côtes d’Arabie, surtout, offrent, dans son travail, des lacunes considérables ; 2o  l’Inde ultérieure, d’après sir Francis Hamilton, en profitant des mémoires de M. Klaproth sur l’identité du fleuve du Tubet avec l’Irraouady du Pégou, établie par les auteurs indigènes, indiquée par d’Anville, et méconnue ensuite par Rennel et ses copistes ; 3o  les Philippines et les îles Soulou d’après Malaspina et Espinosa.

M. A. de Humboldt a visité aussi l’Asie, et l’a vue de cet œil supérieur qui saisit à la fois toute une contrée dans tous ses aspects. Les Fragmens de géologie et de climatologie asiatiques sont une œuvre capitale ; à la suite de ce grand nom, nous citerons ceux de Rose et Ehremberg, ses compagnons de voyage ; de Lédebour, Meyer et Bunge, ses devanciers ; de Fédéroff, tout récemment envoyé par l’université de Dorpat ; de Dobell, Hansteen, Ermann, Dowe, Engelhardt et Parrot.

Si des provinces du Caucase qu’ont plus spécialement explorées ces derniers voyageurs, nous passons dans la Turquie asiatique, nous aurons à citer Botta, Prokesch, Guys, Vidal, Robert Mignan ; en Arabie, Burckhardt et Rüppel ; dans les contrées persanes, Frazer, Schulz, Drouville ; dans l’Inde citérieure, Duvaucel, Jacquemont, Burnes et Wolff ; pour l’Inde ultérieure et ses îles, Crawfurd, Richardson, Finlayson, Raffles ; en Chine, Timkowsky, Fuss ; au Japon, Titsing, Golownin, Fischer, Siebold.

L’Afrique, moins accessible, offre de moins nombreux travaux. La belle carte de Berghaus et celle de Brué sont encore ce que nous avons de mieux, bien qu’elles aient besoin d’être revues, car elles sont arriérées et fautives. Celle de l’Afrique septentrionale, publiée à Florence en 1830, par Ségato, et qui ne contient qu’une partie de ce qu’annonce son titre, est l’œuvre d’un homme de talent, qui, dit-on, a été sur les lieux ; mais quoique très remarquable pour la vallée du Nil, elle est erronée pour certaines régions et incomplète pour d’autres. Celle de l’Afrique occidentale, construite par M. Jomard pour le voyage de Caillé, offre, à côté d’améliorations réelles, des erreurs considérables : il faut en dire autant de celle dressée par M. Dufour pour l’histoire générale des voyages de M. Walckenaer ; en un mot, les géographes n’ont pas encore tiré tout le parti possible des notions recueillies sur l’Afrique. Les voyages récens sont peu nombreux dans cette partie du monde, et nous avons déjà eu occasion de citer les plus importans. Nous y ajoutons ceux de Capell Brooke, Boyle, Peter Léonard, Bains, Carmichael, Cowper Rose, Hume, Smith, Nataniel Pearce et Coffin, Gobat, Madox, Falbe, Hodgson, et Graaberg de Hemsoe. En ce moment même, tandis que Richard Lander vient de périr assassiné