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Page:Revue des Deux Mondes - 1834 - tome 2.djvu/494

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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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14 mai 1834.


La commission de la cour des pairs se livre avec activité à ses interrogatoires et à ses enquêtes, et l’on n’est pas bien d’accord sur le résultat de ses travaux. À entendre quelques membres du gouvernement intéressés à grossir les derniers évènemens, déjà assez funestes, la commission aurait déjà découvert les traces d’une vaste ramification qui étend ses réseaux sur toute la France ; d’autres, plus impartiaux, assurent, au contraire, que toutes les visites domiciliaires, tous les mandats d’arrêt, toutes les mesures si sévères qui ont été prises, ont donné peu de renseignemens, et laissé beaucoup d’incertitude sur le complot qu’on cherche à découvrir. Quoi qu’il en soit, nous avons entendu quelques pairs dire eux-mêmes combien la présence, dans la commission, d’un membre de la chambre qui est en relations continuelles avec le château, pourrait faire naître de fâcheuses impressions en cette circonstance. La haute impartialité et le mystère, qui doivent être les premiers attributs de la commission d’enquête, seront-ils bien respectés, comme il arriva en 1820, où la cour des pairs se montra si modérée et si digne ? On ne peut se dissimuler que le travail auquel se livre la commission, met en ses mains les secrets privés, et peut-être la fortune de quelques milliers de familles, dont les papiers ont été saisis, la correspondance interceptée, et les habitudes ob-