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DE L’ENSEIGNEMENT
DES LÉGISLATIONS
COMPARÉES.

L’homme ne peut garder long-temps les ivresses et les heureuses ignorances de la première jeunesse ; il ne saurait rester longues années la proie de cette crédulité du cœur qu’on appelle un premier amour ; pas davantage il ne peut croire long-temps à la facilité du bonheur qu’il désire et du chemin qu’il veut se frayer à travers les hommes et le monde. Un jour il reconnaît que la vie est dure, la destinée sévère ; et il découvre avec douleur qu’au milieu de cette société qui l’entraîne impérieusement à sa suite et à son service, il est laborieux d’espérer. Le moment est critique, et il va dépendre de la résolution que l’homme prendra, qu’il soit jusqu’à ce qu’il meure grand ou vulgaire. Des voix ne manqueront pas pour lui crier : « Erreur et mensonge, on nous avait trompés : la vérité n’est pas ; et rien n’est faux parce que tout est vrai ; il n’y a pas d’idées puissantes, il n’y a pas de causes saintes ; toutes les pensées humaines se confondent dans une indifférente égalité. Vivons pour