Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1834 - tome 3.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ACTE PREMIER.



Scène PREMIÈRE.

Une place devant le château.

LE CHŒUR.

Doucement bercé sur sa mule fringante, messer Blazius s’avance dans les bluets fleuris, vêtu de neuf, l’écritoire au côté. Comme un poupon sur l’oreiller, il se ballotte sur son ventre rebondi, et les yeux à demi fermés, il marmotte un Pater noster dans son triple menton. Salut, maître Blazius ; vous arrivez au temps de la vendange, pareil à une amphore antique.

MAÎTRE BLAZIUS.

Que ceux qui veulent apprendre une nouvelle d’importance, m’apportent ici premièrement un verre de vin frais.

LE CHŒUR.

Voilà notre plus grande écuelle ; buvez, maître Blazius, le vin est bon ; vous parlerez après.

MAÎTRE BLAZIUS.

Vous saurez, mes enfans, que le jeune Perdican, fils de notre seigneur, vient d’atteindre à sa majorité, et qu’il est reçu docteur à Paris. Il revient aujourd’hui même au château, la bouche toute pleine de façons de parler si belles et si fleuries, qu’on ne sait que lui répondre les trois quarts