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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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14 septembre 1834.


Faute d’événemens politiques, la question de responsabilité royale a occupé toute la presse pendant cette quinzaine. Une certaine franchise a régné dans cette discussion, même de la part des journaux ministériels. Ceux-ci n’ont pas nié trop fortement que le roi ne dirige à peu près seul les affaires, et que ses ministres ne composent guère qu’un comité consultatif dont on s’abstient quelquefois de suivre les avis. Le Journal des Débats, admettant le fait comme une supposition, s’est déclaré, en quelque sorte, partisan de cette manière d’entendre le gouvernement constitutionnel. Il faut, selon lui, l’accepter, puisque les chambres, les électeurs et les ministres l’acceptent. Le gouvernement constitutionnel est, avant tout, le gouvernement de la majorité, et si cette majorité a trouvé une chambre qui s’est unie avec un ministère dont les membres se bornent à être les commis du roi, tout ceci est une affaire purement personnelle entre le roi et ses ministres : chacun se fait un fardeau proportionné à sa capacité. Si les ministres reconnaissent au roi plus d’intelligence des affaires, plus de lumières, plus d’expérience qu’ils n’en ont eux-mêmes, on ne peut leur faire un crime de cette déférence. Libre à eux de prendre la responsabilité des actes du roi ; et qu’ils l’acceptent ou non, il faut bien qu’ils la prennent. La charte