Tâtez-moi le pouls, lui ai-je dit, apprenez-moi quel est mon mal ;
Et le médecin a secoué mon bras avec force ;
Je lui ai dit : Prenez ma main plus doucement, si vous êtes un bon médecin.
Si j’étais médecin, je me serais déjà guérie moi-même.
Ô belle nuit, belle nuit ! la lune brillait dans le ciel.
Je vis mon ami ; son front resplendissait des rayons de la lune,
Mes yeux, mes yeux, quelle belle chose vous vîtes alors !
Vous contemplâtes le visage de celui que j’aime.
Ô ma rose, ma rose ! je serai votre jardinière,
Je défendrai au vent de souffler sur vous, au soleil de vous brûler.
Voici la seconde chanson, expression mélancolique des désirs d’une jeune femme arabe :
Je ne chercherai point à faire ressortir le mérite poétique de ces chants d’amour simples, naturels et naïfs ; dans la bouche d’Eudoxie, ils étaient divins.
Eudoxie et Dimitri étaient quelquefois appelés aux soirées arabes de Lattaquié ; ils apportaient, moyennant une pincée de paras, leur contingent d’harmonie et de gaieté. On pense bien que ce n’est point Eudoxie qui remplissait le rôle jovial ; cela regardait Dimitri, l’homme aux mots plaisans, à la philosophie rieuse, esprit sans souci, sans préoccupation grave, candide vieillard, qui traitait la vie comme une affaire qui n’eût pas été la sienne ; Diogène bon-