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NOUVELLES LETTRES SUR L’HISTOIRE DE FRANCE.

de cuivre et d’un portique[1]. Le portique de l’église de Saint-Pierre consistait en trois galeries, l’une appliquée à la face antérieure du bâtiment, et les deux autres formant de chaque côté des ailes saillantes en guise de fer à cheval. Ces galeries, dans toute leur longueur, étaient décorées de peintures à fresques, divisées en quatre grands compartimens, et représentant les quatre phalanges des saints de l’ancienne et de la nouvelle loi, les patriarches, les prophètes, les martyrs et les confesseurs[2].

Tels sont les détails que fournissent les documens originaux sur le lieu où s’assembla ce concile, le cinquième de ceux qui furent tenus à Paris. Au jour fixé par les lettres de convocation, quarante-cinq évêques se réunirent dans la basilique de Saint-Pierre. Le roi vint, de son côté, à l’église ; il y entra accompagné de quelques-uns de ses leudes armés seulement de leurs épées ; et la foule des Franks, en complet équipage de guerre, s’arrêta sous le portique, dont elle occupa toutes les avenues. Le chœur de la basilique formait, selon toute probabilité, l’enceinte réservée pour les juges, le plaignant et l’accusé ; on y voyait figurer, comme pièces de conviction, les deux ballots et le sac de pièces d’or saisis dans la maison de Prætextatus. Le roi, à son arrivée, les fit remarquer aux évêques en leur annonçant que ces objets devaient jouer un grand rôle dans la cause qui allait se débattre[3]. Les membres du synode, venus soit des villes qui formaient primitivement le partage du roi Hilperik, soit de celles qu’il avait conquises depuis la mort de son frère, étaient en partie Gaulois et en partie Franks d’origine. Parmi les premiers, de beaucoup les plus nombreux, se trouvaient Grégoire, évêque de Tours, Félix de Nantes, Domnolus du

  1. Vid. D. Theod. Ruinart præfat. ad Greg. Turon., pag. 95 et 96. — Greg. Turon. Hist. lib. ii, cap. 14 et 16. — Fortunati Pictav. episc. carmina, apud script. rerum francic., tom. ii, pag. 479. - Ibid., tom. iii, pag. 437.
  2. Cui est porticus applicata triplex ; necnon et patriarcharum et prophetarum, et martyrum atque confessorum, veram vetusti temporis fidem, quæ sunt tradita libris et historiarum paginis, pictura refert. (Script. rerum francic., tom. iii, pag. 370.) — V. Dulaure, Hist. de Paris, tome Ier, pag. 277.
  3. Ostenderat autem nobis ante diem tertiam rex duo volucla, etc. (Gregor. Turon. Hist., lib. v, pag. 245)