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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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14 mai 1835.


Toutes les prévisions des véritables partisans de l’ordre et du calme ne se sont réalisées que trop promptement. Le ministère, et les pairs qui se dévouent avec tant de zèle à l’accomplissement de ses projets, savent enfin quels embarras les attendaient dans le procès qui vient de commencer d’une manière si défavorable. Ces embarras, tout le monde les avait annoncés, le ministère seul était aveugle. Aujourd’hui, il faut les surmonter, marcher en avant, et se jeter dans une voie dont l’issue est bien douteuse. Les ministres actuels viennent quelquefois parler, à la tribune, de la sagesse du pays. Sa sagesse est vraiment grande et digne d’admiration, en ce moment surtout. Il reste calme et impassible en face d’un ministère qui se plaît à soulever toutes les passions. Aujourd’hui, c’est le pouvoir qui est en émeute, qui tracasse, qui tourmente toutes les classes, tous les corps de l’état ; et c’est la nation qui joue le rôle modérateur du pouvoir, et qui le regarde se démener sans partager les violences auxquelles il se livre. En voyant tout ceci, on se demande où sont les révolutionnaires les plus turbulens, sur le banc des accusés ou sur le banc des ministres ? Assurément, si la paix publique se trouvait troublée, par