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protestans au secours de ses champions ; elle sonne partout le tocsin avec ces cloches qu’elle nous a prises à nos clochers. Partout elle plante des évêques dans les chaires de ses temples sans autels, et leur fait prêcher une croisade nouvelle contre le catholicisme. Écoutez-les : — Des innombrables sectes religieuses qui encombrent les trois royaumes, à les prendre par ordre alphabétique depuis les anabaptistes jusqu’aux unitaires, il n’y en a pas une de rigoureusement damnable et dangereuse ! La secte papiste est la seule qui mette l’état, le trône et la propriété en péril. Il convient de brûler de nouveau le pape en effigie et processionnellement, comme sous la reine Élisabeth ; et ce ne serait pas mal de brûler par la même occasion cette majorité impie des communes qui veut approprier une partie de la dîme protestante en Irlande à l’éducation des pauvres de toutes les religions ! — Dieu merci, la voix égoïste et insensée des conservateurs n’aura crié que dans le désert. Leur fanatisme de mauvaise foi ne prévaudra pas contre le bon sens général ; au dedans comme au dehors de la chambre, leur défaite est inévitable. Pour nous servir de la belle image de M. Sheil, notre premier orateur après O’Connell, l’église d’Irlande sera le cimetière du torisme et de l’intolérance protestante.

Je vous ramènerai sans doute bientôt aux communes à l’occasion de la lutte sérieuse qui va s’engager sur le bill de lord Morpeth. Je vous ferai passer alors en revue celles de leurs notabilités que je n’ai pas eu le loisir de vous montrer aujourd’hui ; mais nous devons une visite d’abord à la chambre haute, à la chambre des lords où un autre spectacle et d’autres acteurs importans du drame politique nous attendent.


Andrew O’Donnor.


Londres, 21 juillet 1835.