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Page:Revue des Deux Mondes - 1835 - tome 3.djvu/389

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ÉRASME.

DEUXIÈME PARTIE.


vi.
Érasme et Luther.

Ces deux noms, que nous rapprochons aujourd’hui pour les opposer l’un à l’autre, ont long-temps signifié la même chose dans l’opinion des peuples contemporains d’Érasme et de Luther. Par une confusion soit volontaire et artificieuse, soit involontaire, les moines et les théologiens embrassaient dans la même haine les lettres sacrées et les lettres profanes, la philologie et la discussion libre des matières religieuses, l’antiquité et l’Évangile, les lettrés et les docteurs : renaissance littéraire ou tendance vers la liberté d’examen, commentaires sur Cicéron ou gloses sur saint Jérôme, étude de l’hébreu ou étude du grec, explication des apôtres ou interprétation des poètes, tout leur était également suspect. Le mouvement religieux les troublait dans leur inviolabilité monacale