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REVUE DES DEUX MONDES.

CLAVAROCHE, à la fenêtre.

Tenez ! voilà, dans votre cour, trois jeunes gens assis au pied d’un arbre ; ce sont les clercs de votre mari. Je vous laisse le choix entre eux ; quand je reviendrai, qu’il y en ait un amoureux fou de vous.

JACQUELINE.

Comment cela serait-il possible ? Je ne leur ai jamais dit un mot.

CLAVAROCHE.

Est-ce que tu n’es pas fille d’Ève ? Allons, Jacqueline, consentez.

JACQUELINE.

N’y comptez pas ; je n’en ferai rien.

CLAVAROCHE.

Touchez là ; je vous remercie. Adieu, la très craintive blonde ; vous êtes fine, jeune et jolie, et amoureuse… un peu, n’est-il pas vrai, madame ? À l’ouvrage ! un coup de filet !

JACQUELINE.

Vous êtes hardi, Clavaroche.

CLAVAROCHE.

Fier et hardi ; fier de vous plaire, et hardi pour vous conserver.

(Il sort.)

Scène II.

Un petit jardin.
FORTUNIO, LANDRY et GUILLAUME, assis.
FORTUNIO.

Vraiment, cela est singulier, et cette aventure est étrange.

LANDRY.

N’allez pas en jaser, au moins ; vous me feriez mettre dehors.

FORTUNIO.

Bien étrange et bien admirable. Oui, quel qu’il soit, c’est un homme heureux.

LANDRY.

Promettez-moi de n’en rien dire ; maître André me l’a fait jurer.

GUILLAUME.

De son prochain, du roi et des femmes, il n’en faut pas souffler le mot.