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DE
L’ÉMANCIPATION
DANS NOS COLONIES.

Les protestations des habitans de la Louisiane, des deux Carolines et des autres états du Sud contre les sociétés abolitionistes, et le refus du gouvernement des États-Unis d’accéder aux mesures communes prises par l’Angleterre et par la France pour empêcher la traite des noirs, sont des évènemens qui choquent singulièrement nos habitudes morales et nos préjugés politiques, et qui nous font voir, d’un côté, que nous avons pris étrangement les devans en fait d’idées libérales et de civilisation, de l’autre que nous ne devons pas être bien au courant des faits qui se passent en Amérique, puisque des hommes auxquels nous ne pouvons pas refuser d’ailleurs de grandes lumières et de grandes vertus, résolvent tout au rebours de nos croyances et de nos sympathies les questions qui se rattachent à l’esclavage et à l’émancipation des noirs.

Tout bien considéré, il nous semble que c’est sous l’influence de ce double enseignement qui ressort si bien, selon nous, de ce qui se passe aujourd’hui en Amérique à l’occasion des esclaves, c’est-à-dire, c’est en nous défiant de nos opinions libérales et de la connaissance imparfaite que nous avons des choses d’outre-mer, que nous devrions peut-être envisager les affaires de nos colonies, affaires que l’intérêt