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de poésie et de littérature légère que de diplomatie, et qui doit à son nom un rapide avancement.

M. de Talleyrand, ministre à Copenhague, homme parfaitement nul, dont la nomination prouverait, s’il était encore nécessaire, la vaste capacité de son illustre parent, M. le prince de Talleyrand-Périgord.

M. Humann, secrétaire à Berlin, dont M. de Broglie trouvait le nom trop peu sonore, et qui n’a cependant que ce nom pour toute recommandation.

M. Casimir Périer, secrétaire à la Haye. M. Casimir Périer a une immense fortune. Il ne faut pas le confondre avec son père, Casimir Périer, qui est mort, comme chacun sait.

M. Drouyn, premier secrétaire à Madrid, homme instruit et distingué.

M. Ternaux, que des dégoûts de tout genre ont forcé d’abandonner la carrière diplomatique.

La première classe est la plus nombreuse. Comme l’ancienneté est un titre dans la diplomatie, nous suivrons l’ordre des dates, en désignant ceux qui figurent dans cette série. M. Desages, M. Dubouzet, M. Cintral, chefs de division des affaires étrangères, sont des hommes versés dans tous les secrets de la science, indispensables et propres à seconder toutes les vues d’un ministre qui aurait des vues. M. Belloc, à Florence, est un homme de mérite, fait pour un poste important. Si M. Belloc, qui a vingt ans de service, se nommait Gabriac ou Talleyrand, il serait aujourd’hui ambassadeur à Saint-Pétersbourg ou à Londres. M. de Bourgoin, à Munich, est un homme d’esprit ; et comme M. Pontois, à Rio-Janeiro, n’est qu’un homme de mérite et de distinction réelle, après quatre ans de séjour, on vient de le renvoyer au Brésil, de peur que ses talens ne déplaçent un homme médiocre en Europe. Les services de M. de Bourqueney, premier secrétaire d’ambassade à Londres, datent de 1816 ; une longue interruption que lui fit subir la restauration, fut remplie par des travaux politiques au Journal des Débats. À Londres, M. de Bourqueney exerce réellement le métier d’ambassadeur, dont M. Sébastiani a le titre. M. Billing est à la fois l’un des plus anciens et l’un des plus jeunes agens diplomatiques de la France. Il a laissé d’honorables souvenirs à Madrid, où il a rempli les fonctions de chargé d’affaires ; M. de Broglie avait réduit M. Billing à l’inactivité, malgré le talent reconnu de ce jeune diplomate. M. de Bacourt, qui a remplacé à Carlsruhe M. de Mornay, est un homme fin et distingué, qui ne languira jamais ni dans l’inactivité, ni dans la retraite.

M. de Talleyrand protége efficacement M. de Bacourt, qui mérite d’ailleurs d’être protégé. M. Billecoq, secrétaire à Stockholm, joue, dit-on, fort bien la comédie. En général, la cour de Suède veut que les secrétaires d’ambassade chantent passablement l’opéra-comique. Notre ministre à Dresde est M. Edmond de Bussière, qui jouit d’une protection plus haute encore que celle de M. de Talleyrand ; M. de Bussière, qui figure dans la diplomatie depuis 1825, est cependant une des conséquences les plus immédiates de la révolution de juillet. M. de Grouchy, secrétaire à Turin, est un homme laborieux et intelligent. Nous ne