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Page:Revue des Deux Mondes - 1836 - tome 6.djvu/111

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LA PRESSE FRANÇAISE.

drait au moins doubler ce nombre, si l’on y comprenait ceux qui ne sont, par le fait, que des copies, quoiqu’ils se présentent sous un titre et un plan nouveaux.

Impressions diverses. — Les livres en langues étrangères reproduits par les presses françaises s’élèvent à 216. Ils ne donnent pas moins de 3,849 feuilles-types, et la moyenne du tirage dépasse 1,200. Il est fâcheux qu’on ne puisse attribuer l’extension de ce commerce au seul désir de connaître la littérature de nos voisins. Un genre de piraterie dont nous faisons un crime aux éditeurs belges s’exerce chez nous aujourd’hui, sans soulever le plus léger nuage dans les consciences. Par exemple, sur 95 ouvrages anglais, on en compte 42 d’auteurs vivans. Ce sont donc autant d’atteintes à la plus légitime des propriétés. On contrefait même à Paris la Revue d’Édimbourg, de même qu’à Bruxelles, la Revue de Paris et la Revue des Deux Mondes. Quel préjugé bizarre ! notre police correctionnelle ferait justice de celui qui prendrait un shilling à Thomas Moore ; mais lui faire tort de quelques poignées de guinées, c’est de bonne guerre ; ainsi l’a décidé le droit des gens ! — Livres espagnols, 60. Au lieu de nous dépouiller, l’Espagne fait de loyaux emprunts à nos bons auteurs. Les ouvrages traduits du français en espagnol sont très recherchés dans la Péninsule, ou dans ses anciennes dépendances américaines. Ils donnent lieu à un commerce d’exportation qui deviendra considérable, dès que les spéculateurs n’auront plus à craindre le contre-coup des commotions politiques. Parmi les ouvrages italiens, au nombre de 29, on remarque l’analyse des manuscrits italiens que possède notre bibliothèque nationale, faite par le docteur Marsand. — Livres allemands, 7 ; portugais, 4 ; polonais, 19 ; en grec moderne, 2.

Les publications d’un intérêt passager comme les almanachs, catalogues, prospectus, etc., figurent dans l’ensemble pour 4,689 feuilles types. Mais le Journal de la librairie se dispense d’indiquer beaucoup d’autres impressions, qui ne sont pas soumises au dépôt légal, telles que les documens administratifs, mémoires judiciaires, thèses scientifiques, circulaires de commerce, et surtout les feuilles de nouvelles débitées par les publicistes des rues. Ces travaux sont cependant assez multipliés pour occuper un certain nombre de bras dans chaque imprimerie. Enfin, on manque de renseignemens, pour faire entrer, dans l’évaluation générale, les contrefaçons, les livres prohibés, et autres productions clandestines.

JOURNAUX.

Pour compléter l’appréciation du travail annuel de la presse, il faudrait entamer le chapitre du journalisme. Mais la tâche est vraiment inabordable, et possédât-on les renseignemens nécessaires, on n’en serait que