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Page:Revue des Deux Mondes - 1836 - tome 6.djvu/189

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LES COLONIES À SUCRE ET LA PRODUCTION INDIGÈNE.

Sur quoi l’exportation a repris 9 millions, 76 mille kilog.

En 1787, l’importation s’est élevée à 79 millions 337 mille kilog. et l’exportation à 9 millions 970 mille.

Ce n’est que vers 1760 que les colonies de Cuba et de Porto-Ricco ont donné de l’extension à la production du sucre. Jusque-là les possessions espagnoles du continent et des îles n’ont guère fait que subvenir aux besoins des divers pays soumis à la même domination en Amérique et en Europe. On peut donc calculer que le sucre qui passait dans le commerce européen, il y a à présent un siècle, provenait pour


40,000,000 de kilogrammes du Brésil,
25,000,000 des possessions hollandaises,
40,000,000 des îles anglaises,
20,000,000 des îles françaises,
125,000,000 de kilogrammes de sucre,


dans lesquels on ne comprend pas la production et la consommation espagnoles.

Vers 1775-76, ou il y a soixante ans, le mouvement commercial pouvait s’estimer ainsi :


22,000,000 de kilogrammes brut et terré, du Brésil,
80,000,000
brut, des îles anglaises, où la Jamaïque est comprise pour 45 millions,
30,000,000
brut des possessions hollandaises et danoises,
30,000,000
brut et terré, des îles espagnoles,
83,000,000
brut et terré, de Saint-Domingue et des autres Antilles françaises.
245,000,000 de kilogrammes de sucre,


distraction faite des consommations locales et des rapports établis entre les colonies du même peuple.

Quinze années plus tard, c’est-à-dire à l’époque de la révolution française, cet état de choses avait éprouvé quelques changemens. La guerre entreprise pour l’indépendance des États-Unis avait d’abord troublé la production sur divers points ; mais six ou sept années de paix, écoulées depuis le traité de 1783, avaient vu se développer la culture avec un nouvel essor, et surtout dans les possessions françaises. En 1789, la France se trouvait en mesure de dominer les marchés de l’Europe, et elle n’a pas dû recevoir, en 1790, moins de 95 millions de kilogrammes de sucre de ses diverses colonies, ce qui représenterait, vu la proportion du sucre terré, au moins 120 millions de sucre brut.