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trie s’est logée en souveraine au palais même du prince-évêque[1], exporte de nombreuses machines à vapeur, fournit en abondance des armes à tous les gouvernemens qui se défendent, à tous les prétendans qui les attaquent, et prépare jour et nuit ces rails qui vont paver de fer la Belgique. Les sucres raffinés suffisent à peine aux demandes du marché intérieur, et quelques tentatives d’exportation s’opèrent avec succès[2].

Les mines, cette industrie source de toutes les autres, ont éprouvé une crise grave, mais momentanée, par suite du développement exagéré donné avant 1830 à la production métallurgique. Aujourd’hui ces embarras paraissent avoir complètement cessé ; chaque jour de nombreuses autorisations pour l’érection de hauts-fourneaux sont sollicitées et obtenues. La production est plus considérable que jamais, et tout s’écoule à ce point que les adjudications de l’état pour les chemins de fer ne sont quelquefois pas remplies.

La situation prospère des houillères est moins contestable encore[3] ;

  1. On connaît en France, par les spirituels articles de M. Nisard, dans la Revue de Paris, l’établissement de Seraing, le plus majestueux, si ce n’est le plus considérable de l’Europe.
  2. La prospérité de cette industrie ressort du chiffre énorme de l’importation du sucre brut, qui présente, de 1833 à 1835, une moyenne supérieure à celle de 1827 à 1829.
  3. « On compte dans le seul district houiller de Charleroi, dit l’organe placé au centre de cette grande industrie, 82 charbonnages, dont 61 en pleine activité. En 1833, ils fournissaient au commerce une quantité de 493,500 tonneaux de marchandises. Ils donnent aujourd’hui un produit annuel de 778,817 tonneaux, d’une valeur de 6,441,016 fr.

    « Malgré cette augmentation dans l’extraction, la production du charbon gras, dans les environs de Charleroi, commence à n’être plus en rapport avec la consommation. »

    (Mémorial de la Sambre, 8 juillet 1835.)

    Une activité également croissante se manifeste dans le district de Mons. L’importation des houilles belges en France a plus que doublé depuis treize ans. Les derniers états officiels dont les résultats soient en ce moment sous nos yeux, l’établissent comme suit :

    1821. 251,801,525 kilog.
    1829. 435,940,481
    1833. 580,073,693

    Aucun document ne nous met en mesure d’apprécier encore l’effet des ordonnances du mois d’octobre dernier, dont la conversion en loi a été votée par la chambre élective sur le rapport de sa commission des douanes. La situation créée, aux houilles de Belgique, comparativement aux houilles anglaises, quoique le système